Apprendre le métier d’horloger
Le poinçon de Genève
Les certifications, qu’elles concernent la précision de la marche de la montre ou les qualités de bienfacture, participent à la promotion de l’horlogerie. Réservé aux montres fabriquées dans le canton, le Poinçon de Genève est institué en 1886 suite à la création du Bureau officiel de l’Etat pour le contrôle facultatif des montres. Bien qu’installé dès son origine dans les locaux de l’Ecole, le Bureau du Poinçon de Genève n’est géré directement par l’Ecole qu’à partir de 1957. En 2009, il quitte le giron de l’Ecole et est placé sous le contrôle de Timelab, une fondation de droit privé.
Prohistoire (Gérard DUC)
Épisode 7 – Narration
Le Poinçon de Genève est un label officiel de certification de la haute-horlogerie, dont l’origine remonte à 1886. L’insculpation du poinçon de l’Etat de Genève sur une montre garantit sa provenance et sa qualité.
Dès les années 1870, la massification de la production horlogère, induite par la fabrication mécanique et la démocratisation des montres, inquiète la Société des horlogers de Genève. Rassemblant des fabricants acquis au mode de production traditionnel, elle critique la tendance à produire des montres courantes et exige un contrôle officiel des montres estampillées « Genève ». C’est chose faite avec la loi cantonale de 1886 qui institue le Bureau officiel de l’Etat pour le contrôle facultatif des montres de Genève, qui gagne son nom de Poinçon de Genève dans les années 1950.
L’aspect facultatif est alors un compromis offert aux marchands horlogers et à certains fabricants, tirant tout ou partie de leurs montres à l’extérieur du canton, désireux de bénéficier de la réputation horlogère genevoise et de mettre sur le marché une large gamme de montres, y compris courante. Très peu nombreux sont les fabricants qui produisent toutes les composantes de la montre dans le canton.
En janvier 1890, le Bureau officiel s’installe dans les locaux de l’Ecole d’horlogerie. Il demeure au sein de l’institution jusqu’en 2009, date à laquelle l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi cantonale institue TIMELAB, fondation désormais chargée du contrôle facultatif.
Prohistoire (Gérard DUC)
Apprendre le métier d’horloger
L’école d’horlogerie pour jeunes filles
En juillet 1920, Florence Markert est la première femme à obtenir le diplôme cantonal d’« horloger-rhabilleur (sic) », après un apprentissage complet à l’Ecole d’horlogerie. Cette trajectoire est la voie habituelle des apprentis horlogers masculins. Ce n’est pas celle suivie par les apprenties, reçues à l’Ecole avant tout pour répondre à l’exigence de main-d’œuvre bon marché provenant des manufactures horlogères. Une classe spécifique pour jeunes filles existe de 1843 à 1862, puis de 1895 à 1917, date à laquelle elles peuvent accéder à toutes les classes de l’Ecole.
Prohistoire (Gérard DUC)
Épisode 6 – Narration
Aujourd’hui, il ne viendrait à l’idée de personne d’empêcher les jeunes filles d’accéder à l’Ecole d’horlogerie.
Tel n’a pas toujours été le cas. Jusqu’en 1843, seuls les garçons peuvent suivre les cours de l’école. Cette année-là, le Conseil municipal est saisi d’une proposition visant à ouvrir une classe pour jeunes filles. Les raisons sont avant tout économiques. L’horlogerie genevoise subit la concurrence de l’arc jurassien. On désire abaisser le coût de fabrication des parties les plus simples de la montre en les confiant davantage à une main d’oeuvre féminine, rapidement formée par l’école.
La classe ferme en 1862 et après une réouverture en 1894, elle disparaît définitive-ment durant la Première Guerre mondiale. Le règlement de l’école, adopté en février 1917 par le Conseil administratif de la Ville de Genève mentionne en effet, à son article 14: « Les jeunes filles sont admises dans toutes les classes ». Un cours spécifique de 2 ans leur demeure cependant avant tout destiné.
Combattu par nombre d’ouvriers horlogers, par crainte d’une concurrence et d’une pression à la baisse des salaires, l’accès à la formation des femmes est par contre fortement plébiscité par les patrons de fabriques. Il faut dire qu’en 1918, en moyenne suisse, le traitement annuel d’un ouvrier horloger est environ le double de celui d’une ouvrière de la même branche.
Prohistoire (Gérard DUC)
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